Nicolas Frize décrit ce projet comme « un parcours musical, en noir et blanc ». Sous formes d’écritures sonores, vocales ou visuelles, il nous convie dans une ambiance intime, au cœur de laquelle le musée aurait presque disparu…
Car dans la pénombre, c’est bien le son qui surgit de ce cheminement. Soit celui d’un violon et d’un violoncelle, joués mais aussi frottés ou triturés, tout en accompagnant des dessinateurs. Soit celui d’un chœur anonyme, constitué de 140 voix, qui offre des bribes de phrases, dans une obscurité favorisant, à priori, la confidence. Mais le bruit grossit et gronde, rejoignant les préoccupations de ce compositeur ancré dans le débat sociétal. Pour lui, l’art n’est pas immatériel ou irréel et chacun de ses projets se confronte à l’emplacement où il prend corps. Alors, la lecture de différents textes entremêlés revêt un caractère aliénant et interroge sur ce qu’est le langage. Cette performance devient un mantra hypnotique, avant que Nicolas Frize nous invite dans une dernière salle qui dévoile des textes projetés au mur et s’accompagne d’une plus faible musique spectrale. Comme une soupape, avant de quitter l’espace du musée.