👉 Samedi 11 janvier 2025, 14h30, au MAC VAL
« Écrire l’exposition : du thème à sa réalisation » avec Léa Bismuth
Cycle 1 des cours d’histoire de l’art « Qu’est-ce qui s’est passé ? » en regard de l’exposition « Faits divers »
Qu’est-ce qu’un récit en exposition ? À partir des racines littéraires (Roland Barthes ou encore les thèses oulipiennes) ayant servi de base aux commissaires de « Fais divers », nous questionnerons l’écriture des chapitres et son devenir-exposition. Du scenario à l’énigme irrésolue, le parcours devient une véritable traversée d’indices. À quoi les spectatrices et spectateurs peuvent-ils se raccrocher, et quel est en définitive le rôle qu’ils et elles doivent jouer ici ?
👉 Jeudi 23 janvier 2025, 18h, aux EMA
« Passage(s) à l’acte : une fascination surréaliste et littéraire » avec Léa Bismuth
Cycle 1 des cours d’histoire de l’art « Qu’est-ce qui s’est passé ? », en regard de l’exposition « Faits divers »
Nous entrerons directement dans le vif du sujet avec l’expression « passer à l’acte ». À ces fins, nous ancrerons la réflexion dans l’histoire de l’art de la première moitié du XXe siècle, et l’on s’attachera notamment à traduire la fascination des Surréalistes pour le crime, parfois au risque de la morbidité. De grandes affaires retentissantes, à l’instar des Sœurs Papin, seront étudiées au regard d’œuvres. Avoir du sang sur les mains : cette expression, qu’il s’agira d’évaluer, servira de guide.
👉 Jeudi 6 février 2025, 18h, au MAC VAL
« Le palimpseste de la société du spectacle » avec Charlotte Potot
Cycle 1 de « À quoi pense l’art contemporain ? », en regard de l’exposition « Faits divers »
Le fait divers constitue un fait de société dans toutes ses dimensions, c’est-à-dire qu’il traverse le corps social, il le fabrique à travers des représentations et produit un nombre croissant de documents. Comme les œuvres d’art, ils sont des objets mémoriels qui dans leurs différents modes d’apparition vont incorporer du réel dans la fiction et de la fiction dans le réel. The third memory de Pierre Huyghe consiste en un dispositif de reconstitution qui permet de déconstruire les représentations dominantes, celles du cinéma hollywoodien (la performance de l’acteur Al Pacino dans Un après-midi de chien de Sidney Lumet) et plus généralement des médias (émission de télévision, affiche, journaux).
Textes de référence : La société du spectacle de Guy Debord - La leçon de Stains de Jean-Charles Masséra
👉 Samedi 15 février 2025, 14h30, au MAC VAL
« L’arme du crime : traversée d’un motif des années 1970 à nos jours » avec Léa Bismuth
Cycle 1 des cours d’histoire de l’art « Qu’est-ce qui s’est passé ? », en regard de l’exposition « Faits divers »
Que ce soit en peinture, en sculpture, ou en installation, l’arme du crime est un formidable motif pour les artistes : couteaux, armes à feux sont mis en scène, notamment chez des artistes qui ont remis au cœur de leurs démarches, dans les années 1970, la question de la représentation — à l’instar de Jacques Monory ou de Daniel Pommereulle. Cela mènera à poser quelques questions en psychanalyse : l’arme du crime est-elle un objet transitionnel ? Et si oui, pour quel rapport de sublimation ? Une réflexion sur la performance (magnifiquement incarnée par Shoot, Chris Burden, 1971) sera également au cœur de ces enjeux.
👉 Jeudi 6 mars 2025, 18h, au MAC VAL
« Il faut défendre la société » avec Charlotte Potot
Cycle 1 de « À quoi pense l’art contemporain ? », en regard de l’exposition « Faits divers »
La médiatisation des événements sortant de l’ordinaire et les technologies disciplinaires des corps liées aux institutions (écoles, tribunaux, prisons, hôpitaux) vont se substituer peu à peu à la ritualisation de la mise à mort des criminels, telle est l’analyse du philosophe Michel Foucault dans son cours intitulé « il faut défendre la société » en 1976 au collège de France. Certains artistes de l’exposition (dans l’équation Au nom de la loi, Halida Boughriet, Julien Tibéri…) vont opérer un retour au sein de l’institution judiciaire, moment pivot du récit de fait divers. Leur volonté de reconstitution à la fois causale et chronologique ainsi que la terminologie de l’univers de la justice seront mises en scène et questionnées. Cette incursion sera aussi l’occasion d’un récit sur ce que les institutions font aux corps.
Textes de référence : Il faut défendre la société de Michel Foucault - Surveiller et punir de Michel Foucault
👉 Jeudi 13 mars 2025, 18h, aux EMA
« Le Parti pris des choses » avec Léa Bismuth
Cycle 2 des cours d’histoire de l’art « Vers une histoire déconstruite de l’art ? », en regard de l’exposition « Le Genre idéal »
S’il s’agit de remettre en question les grands genres de l’histoire de l’art, l’exposition « Les Choses — Une histoire de la nature morte » (Musée du Louvre, 2022-2023) constitue un précédent de taille. Ne devrions-nous pas plutôt parler de nature-vivante, et retourner comme un gant cette appellation ? Cette réflexion prendra toute son ampleur grâce à la notion de « parti pris » empruntée au Parti pris de choses de Francis Ponge (1942) ou encore au Parti pris des animaux de Jean-Christophe Bailly (2013). En effet, quel parti prendre dans un temps traversé par les désastres écologiques, et en quoi les œuvres sont-elles concernées ?
👉 Jeudi 27 mars 2025, 18h, aux EMA
« Dévisagez-moi » avec Léa Bismuth
Cycle 2 des cours d’histoire de l’art « Vers une histoire déconstruite de l’art ? », en regard de l’exposition « Le Genre idéal »
Le portrait est sans doute le genre pictural le plus facilement repérable et celui qui nous est le plus familier. _ Mais qu’en est-il du visage sous le portrait ? Voire, qu’en est-il de la tête sous le visage ? Quel rôle doivent jouer la peinture, et bien entendu la photographie, face à la représentation d’une personne humaine ? Est-il possible d’élargir la notion de portrait aux non-humains ? Le visage n’est-il pas un kaléidoscope beaucoup plus complexe qu’il n’en a l’air ? Cette séance consistera en une série d’analyse d’œuvres.
👉 Jeudi 3 avril 2025, 18h, au MAC VAL
« Déhiérarchiser les genres » avec Charlotte Potot
Cycle 2 de « À quoi pense l’art contemporain ? », en regard de l’exposition « Le Genre idéal »
L’histoire de l’art s’est construite autour de catégories afin de mieux classifier, rationnaliser, valoriser certaines œuvres. La taxinomie propre à l’art occidental, cristallisée dans la hiérarchie établie en 1667 par André Félibien, est questionnée dans cette exposition. Les cartes des catégories y sont rebattues. La rationalité qui consistait à mettre en bas de la hiérarchie des genres dits mineurs, la nature morte ou le paysage s’est transformée. C’est comme si ces genres étaient désormais pris de biais grâce à une approche sensible des œuvres. C’est donc la théorie du point de vue qui s’est substitué au cadre de la peinture classique et qui permet d’envisager de nouvelles catégories tout en se souvenant des anciennes. Le concept d’orientation développé par la philosophe Sara Ahmed permettra d’envisager comment les corps se situent dans l’espace et le temps, à l’intérieur et à l’extérieur de ces catégories moins rigides qu’elles n’y paraissent.
Textes de référence : Phénoménologie queer de Sara Ahmed - La poétique de l’espace de Gaston Bachelard.
👉 Jeudi 10 avril 2025, 18h, aux EMA
« Soulèvements » avec Léa Bismuth
Cycle 2 des cours d’histoire de l’art « Vers une histoire déconstruite de l’art ? », en regard de l’exposition « Le Genre idéal »
Qu’est-ce qui fait réellement évènement, et comment en garder la trace historique ? C’est toute l’affaire de la peinture d’Histoire, écrite avec un grand H. Mais cela pose encore de nombreuses questions : comment se constituent les archives ? Et la peinture d’histoire, aujourd’hui, n’a-t-elle pas été remplacée par l’amoncellement des images d’actualité qui nous parviennent chaque jour sur notre téléphone portable ? Dans le fond, toute fabrication d’image n’est-elle pas une question politique ? Nous empruntons le titre de cette séance à l’exposition « Soulèvements » ayant eu lieu au Jeu de Paume en 2017 (commissariat de Georges Didi-Huberman).
👉 Samedi 17 mai 2025, 14h30
Visite de l’exposition « Les Lavandièr.e.s » à la galerie municipale Jean Collet, avec Léa Bismuth et Thomas Lemire, commissaire de l’exposition.
Galerie Jean-Collet
59, av. Guy-Môquet
94400 Vitry-sur-Seine
Tél. : 01 43 91 15 33
👉 Samedi 24 mai 2025, 14h30
Visite d’ateliers ou de galeries avec Léa Bismuth Programme détaillé à venir.
👉 Jeudi 5 juin 2025, 18h, au MAC VAL
« L’exposition comme médiation » avec Charlotte Potot
Cycle 2 de « À quoi pense l’art contemporain ? », en regard de l’exposition « Le Genre idéal »)
L’exposition est ce qui place l’œuvre d’art dans la société. Son moment pourrait être défini comme une mise en relation, celle d’une œuvre et d’un public. L’exposition se matérialise lorsqu’une volonté collective (lors de la formation d’une collection dans un musée par exemple) se donne comme objectifs de mettre ensemble un certain nombre de composants. On s’interrogera alors sur ce que deviennent ces œuvres dans les circuits de valorisation que constitue le musée. Les œuvres lorsqu’elles sont dans les expositions sont dans leurs milieux, dans le sens où c’est là qu’elles agissent et qu’on agit sur elles. Cette exposition nous pousse à apprendre à regarder avec de nouveaux yeux, à aiguiser notre sens de l’attention, pour apprendre à penser avec notre milieu, depuis des situations particulières plutôt que générales, à reconnaître à quel point notre vision est « située ». Si on se met à penser le milieu comme un lieu de passage, c’est pour mieux envisager les possibilités de rencontre et de transformation.
Textes de référence : White Cube, l’espace de la galerie et son idéologie de Brian O’Doherty - Le patriarcat Teddy Bear, taxidermie dans le jardin d’Eden de Donna Haraway.