Tomás Espina et Martin Cordiano réalisent au cours de leur résidence au MAC VAL une nouvelle installation intitulée Dominio. Ce mot espagnol aux multiples significations fait à la fois allusion à la propriété, à la domination, au domaine public…
À partir d’un texte de Roberto Espina, écrit pour le théâtre, « Dominio » est la reconstitution d’un intérieur qui a subi une destruction et aurait été complètement réparé suite à une catastrophe. C’est pour confronter le visiteur à ses propres angoisses, lui faire perdre ses repères que les deux artistes fabriquent une installation qui active puissamment nos émotions.
Ces deux artistes s’accordent à revisiter le champ des utopies si chères à leur culture. Cette « mécanique de l’utopie » est sans doute au coeur de l’identité sud américaine. C’est sans doute le poète mexicain Octavio Paz qui en a le mieux parlé : « Dans le jardin paradisiaque, brillait un présent immaculé, dans les déserts de l’histoire, le seul soleil qui nous guide est le soleil fuyant du futur ».
Face aux discours du désenchantement, ces deux installations révèlent le pouvoir de l’imaginaire qui reprend le dessus pour affirmer avec force et conviction la puissance du langage, balayant ainsi d’un revers de manche les discours politiques qui ne sont plus porteurs d’utopie.