Dimanche 12 février, 16h
Rencontre avec Michaël de Saint-Cheron, autour de l’œuvre de Pierre Soulages.
Michaël de Saint-Cheron est philosophe des religions et écrivain, il travaille notamment sur les rapports entre philosophie, littérature et art.
Parmi de nombreuses autres publications, il a co-écrit avec Matthieu Séguéla l’ouvrage « Soulages d’une rive à l’autre » (Actes Sud, 2019) dans lequel ils analysent l’outrenoir à travers une double approche novatrice confrontée à l’histoire du XXe siècle et au dialogue des cultures et des arts.
À l’occasion de la présentation de la sérigraphie de Pierre Soulages, Hommage à Jean Moulin au MAC VAL, Michaël de Saint-Cheron propose de mettre en dialogue l’œuvre de Pierre Soulages avec les talents artistiques peu connus du grand public du chef de la Résistance française.
Gratuit avec le billet d’entrée du musée
Soulages dans la collection du Val-de-Marne
Le département du Val-de-Marne rend hommage au grand artiste français Pierre Soulages, qui s’est éteint ce 26 octobre 2022.
En 1991, le fonds départemental d’art contemporain (FDAC) du Val-de-Marne a prouvé sa pertinence en vivant deux expériences importantes avec Pierre Soulages, artiste aujourd’hui mondialement reconnu, grâce à l’acquisition d’une peinture repérée aujourd’hui pour sa rareté dans l’œuvre pourtant immense de l’artiste Pierre Soulages ainsi que par la commande d’une estampe originale, à l’occasion du centenaire de la naissance de Jean Moulin, en 1999. En enrichissant une collection encore jeune mais dont la perspicacité s’avère clairement au fil du temps, le département permettait déjà à ses habitants d’entrer en contact avec ce créateur qui compte parmi les artistes actuels les plus importants.
Une peinture bleu nuit
Cette peinture est acquise par le département en 1991 auprès de l’artiste lui-même. Dès son entrée dans la collection, elle fait l’objet de plusieurs prêts, la première fois en 1996 à Champigny-sur-Marne puis sur le reste du territoire et à l’international (Suisse, Allemagne).
Elle s’inscrit dans la lignée des toile-bandes en raison du travail des stries et du format panoramique. Le visiteur est invité à se déplacer le long de la toile pour en apprécier les effets de lumière et de matière. Celle-ci comporte la grande rareté de libérer tant l’intensité de son bleu que celle du noir. Soulages utilise la spatule et le peigne pour réaliser ces modulations dans la peinture.
Une estampe originale
En 1999, le département commande, à l’occasion du Centenaire de la naissance de Jean Moulin une estampe à Pierre Soulages, tirée à 120 exemplaires. L’épreuve d’essai et la sérigraphie originale ont intégré la collection du MAC VAL.
Cette estampe présente des coloris noir, brun et blanc et évoque une avancée vers la lumière, l’espérance, en écho à la figure du résistant.
Un beau portrait du photographe de André Villers complète cet ensemble.
L’artiste a disparu, mais en Val-de-Marne son œuvre nous reste
Le public du MAC VAL pourra rendre hommage ou découvrir Pierre Soulages prochainement, lors du renouvellement de l’exposition de sa collection.
Le MAC VAL fait partie des 110 musées du monde à être en possession d’œuvres de Soulages, ce qui contribue à enrichir considérablement le patrimoine des Val-de-Marnais.
Quelques repères dans l’œuvre de Pierre Soulages
Pierre Soulages est repéré par Picabia et Hartung en 1947 au « Salon des surindépendants » et il aura une reconnaissance internationale dès les années 1950.
Dans son atelier, en 1979, alors qu’il se débat avec son travail de création il fait une découverte décisive « Le noir avait tout envahi, à tel point que c’était comme s’il n’existait plus ». Cette expérience marque un tournant dans son travail qui l’entrainera à recouvrir intégralement de noir ses toiles par la suite.
C’est un artiste qui s’est toujours considéré comme hors groupe, sa peinture n’évoluant que selon ses propres envies. Il se qualifie de peintre gestuel, où le geste est un outil d’intervention pour créer et organiser la lumière.
Ses toiles sont monopigmentaires et non monochromes, puisqu’elles inspirent et reflètent tant de couleurs différentes.
Il invente le terme « outrenoir » pour la première fois en 1979 qu’il définira lui-même en 1990 « Outrenoir : un autre champ mental que celui du simple noir ».
Il aura réalisé plus de 1500 peintures sur toile, 600 peintures sur papier, 120 estampes.
_ « …le noir et blanc, c’est prendre la peinture par les cornes, c’est-à-dire par la magie », Joseph Delteil, 1975.
Retrouvez le dossier du Centre de documentation du MAC VAL consacré à Pierre Soulages