Daniel Pommereulle travaille en utilisant plusieurs mediums et matériaux très divers allant du dessin à la sculpture et du verre à l’acier. Cette sculpture est une commande du département du Val-de-Marne pour célébrer le bicentenaire de la Révolution française. Pour le 1% artistique du parc du Tremblay l’artiste réalise une sculpture conçue avec plusieurs matériaux, parmi lesquels le verre, ’’plus coupant qu’une lame de rasoir’’, occupe une place centrale. Une lame en verre se trouve encadrée par une imposante structure en acier maintenue par deux épaisses plaques en verre également, renfermant au sein d’elles du cristal et de l’émail bleu. La sculpture peut s’envisager dans la lignée des objets de prémonition de l’artiste, pour lesquels la lame est un motif récurrent. L’œuvre est pensée cette fois-ci dans le cadre du bicentenaire de la Révolution, l’artiste s’empare du motif de la guillotine pour le mettre à son service. Comme souvent l’œuvre marque par sa cruauté/crudité et son caractère incisif, la lame de la guillotine, entièrement en verre, est orienté de manière à ce qu’elle puisse symboliquement couper l’espace en-dessous, mais aussi au-dessus d’elle même. En marquant violemment l’espace public, à la fois par le choix du medium, la sculpture, et du motif, une guillotine, l’artiste invite d’abord à la réflexion sur la dimension physique de la Révolution, puis, par le titre de son œuvre, 1793 virgule à suivre, à l’importance de ces questions au temps présent et futur. La ’’guillotine honnête’’ de Pommereulle choque, inquiète, tranche et surtout rappelle l’importance de l’engagement physique d’abord, et social ensuite qu’exige une révolution.