Présentation : de mars à juillet 2014
Six rendez-vous inédits et décalés autour de la performance par Sophie Lapalu et ses invités.
À l’invitation du MAC/VAL, la commissaire d’exposition Sophie Lapalu propose les premiers dimanches du mois, du 2 mars au 6 juillet 2014, un programme d’activation de la tribune de Médiation Mobile. Des artistes sont conviés à investir cette tribune, pour nous raconter l’histoire de performances invisibles, discrètes ou héroïques mais surtout sans public à proprement parler.
« Que s’est- il passé ? Rien. Personne n’a rien vu. Et pourtant, les voilà qui rapportent ce qui s’est déroulé : un jour, ils ont été là sans être là, ont agi en tant qu’artistes mais sans convoquer de spectateur, ou de façon déguisée. Par de multiples ekphrasis, descriptions d’œuvres (réelles ou fictives) enchâssées dans le récit, l’auditeur se fraye lui-même le chemin qui le mène à ces actions, les fait siennes et les propage à son tour. »
Sophie Lapalu
Sophie Lapalu est commissaire d’exposition, compagnon critique du MAC/VAL de mars à juillet 2014.
Née en 1985 à Bordeaux. Diplômée de l’Ecole du Louvre (Paris) et de l’Ecole du Magasin (Grenoble), Sophie Lapalu fut durant trois ans coordinatrice de l’espace d’exposition de l’ENSAPC, YGREC (Paris). Elle est aujourd’hui attachée d’enseignement et de recherche à l’université Paris 8 et doctorante en esthétique et science de l’art sous la direction de Jean-Philippe Antoine. Elle a organisé des expositions en lien avec ses recherches telles que A Secret Poet (Jeffrey Perkins) où elle a invité l’artiste satellite de Fluxus à partager ses 600 heures d’enregistrements de conversations avec les clients de son taxi new yorkais, ou D’échec en échec sans perdre son enthousiasme, où la documentation des performances et interventions invisibles était prise en charge par une chanteuse. Elle a également dirigée l’édition de multiples Cargo Culte II et son exposition au Pavillon de l’Indochine du Jardin d’Agronomie du Bois de Vincennes (Paris, 2013) ou monté l’exposition Pretty Vacant dans une villa à Bâle et à la Chaufferie à Strasbourg (2013). Elle publie régulièrement dans des revues et des catalogues d’exposition et expose sa recherche lors de conférences et sur son blog De l’action à l’exposition.
Dimanche 6 juillet 2014, 16h - Yann Vanderme
Né à Grenoble en 1979, Yann Vanderme s’intéresse d’abord à l’infographie 3D avant de s’inscrire dans une Ecole d’Art. Aux Beaux Arts de Grenoble, la rencontre avec Gianni Motti suscite son intérêt pour un genre de performances qui s’éloigne de la notion de spectacle. Il termine son cursus à l’Ecole Nationale Superieure d’Arts de Cergy avant d’exposer des œuvres qui toujours jouent de leur espace de monstration, de Paris à Tokyo, en passant par Genève.
Dimanche 6 juillet 2014, 17h - Nicolas Boulard
Le travail de Nicolas Boulard se déploie sous des formes hétérogènes. Doublement diplômé en art et en communication visuelle de l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, Nicolas Boulard a été « résident » du Collège Invisible, réseau d’enseignement artistique sur Internet, créé par Paul Devautour, et s’est fait connaître par un travail très singulier sur le vin. Authentique spécialiste, issu lui-même d’une famille de la Champagne, il réalise des vins et projets vinicoles pour lesquels la générosité, la convivialité, le sens du partage, rencontrent une position critique, parfois provocatrice, mettant en jeu les fragilités et les préjugés de cette industrie.
Que ce soit pour les films, les objets, les vins, c’est avant tout l’œuvre d’un hacker de la pensée, qui s’infiltre et pénètre les systèmes ou les savoir-faire, en disloque les composantes structurelles pour en proposer des alternatives et d’autres perspectives.
Dimanche 1er juin 2014, 17h - Jean-Baptiste Farkas
Nuit Blanche 2012 : Jean-Baptiste Farkas active deux de ses services L’Annulation d’espaces (IKHÉA©SERVICE N°04) et La part de l’ombre (Service Glitch N°35). L’activation de ce dernier consiste en « une action malveillante qui trouble l’ordre auquel celui-ci se destine » dont personne n’a rien su jusqu’à présent.
De quoi en retournait-il véritablement ? Sur la T2M (tribune de médiation mobile) du MAC/VAL, Jean-Baptiste Farkas nous raconte ce qui s’est passé sous la forme d’un « plaidoyer en faveur des coups bas ».
Jean-Baptiste Farkas opère sous les identités IKHÉA©SERVICES, Glitch (Beaucoup plus de moins !) et l’Amicale de la Biennale de Paris. Pour Jean-Baptiste Farkas la pratique de l’art doit questionner, en vue de problématiser, les notions que représentent l’artiste, l’œuvre ou le lieu de sa monstration. Son activité consiste à offrir des modes d’emploi pouvant être mis en pratique, là où ordinairement on attend d’un artiste une œuvre finie et exposée. Au travers de ses services, il invite quiconque le souhaite à accomplir des tâches précises dont le principe d’efficacité est inversé : mettre hors d’usage un fragment d’habitat, ralentir la cadence d’un travail ou encore mentir.
Dimanche 4 mai 2014, 17h - Nicolas Koch, Jean-Sébastien Tacher
2006 : Le collectif de l’Ecole du Baoum (représenté ici par Jean-Sébastien Tacher) traverse la Manche à la rame de Wimereux à Dover et retour. Sept ans plus tard, Nicolas Koch convoque la presse pour assister à son départ de Cherbourg en vue de rejoindre l’Angleterre en pédalo. Que s’est-il réellement passé ? Réunis pour la première fois, ils témoigneront tous les deux de leur exploit.
« Henri David Thoreau dit que le vrai marcheur est celui pour qui la moitié de la promenade ne consiste pas à revenir sur ses pas. Nicolas Koch est de cette espèce-là : il ne va jamais en arrière, il regarde droit devant, traverse, oublie le retour. Il est anti-rétrospectif, il dit que son travail est devant lui, qu’il ne s’encombre que du bruit du vent et des histoires de la forêt. »
Élise Grognet
Jean-sébastien Tacher est né le jeudi 17 juillet 1980 à La Clayette. « Aux Beaux-arts de Grenoble, Jean-Sébastien Tacher commence par fendre le mur de sa classe à la hache. […] Ainsi fonde-t-il L’ÉCOLE BAOUM, agrémentée d’un bar et d’une galerie. Pendant deux ans, vont s’y succéder “des performances multiples, des bals, la percée d’un tunnel vers la cave des voisins”, se souvient l’artiste.
En 2008, il s’installe à Paris et débute une collaboration avec le collectif Pied la biche. Lors de la 10e Biennale d’art contemporain de Lyon, en 2009, ils organiseront, le premier tournoi de football doté de 3 équipes ; le 23 janvier 2011, une Multiplex Performance TV au Centre Pompidou, avec Xavier Delaporte, au cours de laquelle George Eddy bat le record du monde du nombre de lancers francs dos au panier en une minute. En 2010, dans un registre en apparence opposé, Jean-Sébastien Tacher se lance soudain dans une pratique de la sculpture sur bois traditionnel. […] Puis il collaborera avec le jeune céramiste Antoine Tarot, expérimentant les émaux, travaillant sur de nouvelles formes comme les bustes ou de petits personnages, à la croisée des pygmées et des représentations sacrés sud-américaines. […] »
Katia Feltrin
Dimanche 6 avril 2014, 17h - Florence Jung
« What is art ? Nothing more than an asset, really. And what’s wrong with that ? » (Jonathan T.D. Neil)
Dans le cadre du cycle de performances, nous serons ravis d’accueillir en nos murs M. Baud-Poulet (immaterial art brocker diplômé de l’Executive Master in Art Market Studies de l’université de Zurich). Il présentera ses prévisions pour le marché de l’art immatériel, qu’il considère comme un secteur d’investissement très performant. Ses analyses se développeront en écho perpétuel au travail de sa cliente, Florence Jung.
Florence Jung est une artiste franco-suisse. Son travail joue avec et contre les mécanismes, les protagonistes, du système de l’art. Ses actions sont circonstancielles ; ses outils sont le bluff, l’imposture, la corruption, la triche, le secret ; pour autant rien n’est fictif, sa matière est la réalité, qu’elle re-paramètre librement. Elle a été diplômée du master of fine arts de l’école d’art de Zurich en 2012. En 2013, elle a remporté le prix de la ville de Zürich pour les beaux-arts et le prix suisse de la performance.
Samedi 5 avril 2014, 17h - Ava Carrère
Juin 2012 : Ava Carrère documente au fur et à mesure de leur exécution 12 performances réalisées sur un ring de boxe pour une seule personne (Solo, de Stéphanie Lagarde). En naît une ritournelle-zouk qu’elle interprétera à nouveau ici.
Ava Carrère est franco-américaine et a grandi à Cythère (Grèce). Elle étudie les arts plastiques à l’ESBAMA (Montpellier) où elle forge un rapport aux arts plastiques à la fois conceptuel et irrévérencieux, encouragée par ses professeurs Pierre Joseph et Christian Besson. Une fois le DNSEP obtenu, elle est admise à la résidence l’Âge d’Or à Berlin. Sensée y rester un mois, elle y reste deux ans et délaisse les expositions pour les salles de concerts. Devenue auteur-compositeur-interprète, elle autoproduit un premier album salué par la critique. Elle joue en Allemagne, en France, en Grèce, en Italie. Dans toutes les langues et les styles musicaux possibles, ses chansons évoquent les thèmes typiques des chansonniers (politique, société, famille) ou moins typiques (croissance démographique, désertification des bibliothèques). Ava Carrère compose également de la musique pour le théâtre et l’art contemporain. Aux côtés d’Ismaël Colombani elle forme le duo Sages Comme Des Sauvages.
Dimanche 2 mars 2014, 17h - Élodie Brémaud
Juin 2013 : en l’espace d’une semaine, Elodie Bremaud relie à pieds et en stop les 14 points de vue d’une boite à images des années 60. Son circuit de 719 km dans les Alpes ne se fait pas sans aventures. Que s’est-il passé ? Son récit s’adressera également à un coéquipier, destiné à partir cet été avec elle, comme témoin du chemin parcouru.
Élodie Brémaud est née en 1985, elle est diplômée de la Haute École d’art et de Design de Genève et de l’École supérieure des Beaux-arts d’Angers. « Sa démarche s’inscrit résolument dans le champ de la performance. Cependant sa pratique, qui relève de la prouesse et du record, entre en contradiction avec la définition de la “performance” artistique laquelle exclue le sens premier du terme en français. Si les défis qu’elle se lance sont bien réels, ses actions, très exigeantes physiquement, mettent en déroute les enjeux de la performance, tous sens confondus, et tournent ses logiques en dérision. Ainsi, faire 33 fois le tour de l’île d’Yeu, soit parcourir 1120 km en 33 jours, nécessitera six mois d’entraînement intense, lequel donnera lieu à une évaluation qui ne mesure pas ses réussites mais plutôt son état d’esprit et son humeur. En agissant seule et sans spectateur, mais aussi sans intention autre que celle d’exécuter ses expéditions et programmes sportifs, Elodie Brémaud occupe l’espace et le temps sans souci d’efficacité. »
Dominique Abensour
DILIGENCE PLANIFIÉE
21 > 27 juin 013
Relier 14 points d’une boite à images des années 60
Arrivée avant le TOPO oral > jeudi 27 juin 013
dans le cadre de TU VERRAS EN HAUT ON A UNE SUPER VUE
Exposition - Duplex - Genève